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L’architecture de l’image
Írta: Lajos Kassák
L?art ne nous force jamais ? accepter quelque chose, mais c?est lui qui nous rend capables de produire le maximum.
L?art nous transforme et nous devenons capables nous-m?mes de transformer notre entourage.
Et comme cela a toujours été – dans le bouleversement mondial de nos jours, c?est l?art qui est arrivé le plus pr?s du point d?o? se formera la nouvelle image du monde.
La science appliquée retourne au service de la réaction, et l?art dans l?architecture est parvenu intégralement ? l?essence de soi, donc du monde.
Désormais nous voyons nettement que l?art est l?Art, ni plus, ni moins.
Et non pas selon les intér?ts de classes ou de partis tendancieux, car il est la pure tendance á la vie.
Parmi les ?uvres artistiques exécutées jusqu?á présent, seule l?architecture démontre cette tendance á la vie.
Ainsi, l?architecture de l?image n?est pas ?évocatrice? du Dieu puissant, de l?horrible guerre ou de l?amour idyllique, c?est une force qui se démontre elle-m?me.
L?architecture de l?image ne ressemble á rien, elle ne raconte rien, elle ne commence ni ne finit nulle part.
Elle se contente d??tre.
Tout comme les villes sans clôture, la mer que l?on peut sillonner en tout sens, la for?t o? l?on peut errer sans fin, ou l??uvre qui en est la plus proche: la Bible.
On peut y entrer n?importe o?, et ? chacun de ses points nous pouvons en sentir tout l?ensemble.
Elle se contente donc d??tre, car elle doit naître de sa propre force.
Et dans cette existence, elle est impitoyable.
De par leur caract?re, les écoles d?art modernes se sont efforcées, tout comme leurs prédécesseurs. de s?assimiler. Par example, si nous voulions que l?image expressioniste se fasse valoir, il fallait lui chercher un milieu convenable et si possible ?aimable?. Si nous la placions dans un mauvais lieu, elle mourrait comme une fleur fanée, ses coulers se ternissaient ou se bigarraient, ses formes se diluaient. Le ?connaisseur? disait qu?elle ne supportait pas le milieu. Pour l?architecture de l image, c?est exactement le contraire qui est vrai. Elle apparaît dans son milieu comme une force enracinée, vivant d?elle-m?me, et ce qui l?entoure ne peut la soumettre, mais souffre par elle.Celui qui aime l?architecture de l?image doit éprouver du dégo?t pour le syst?me petit-bourgeois et par conséquent pour son propre moi petit-bourgeois. L?architecture de l?image n?est pas illusoire, mais réelle, elle n?est pas abstraite, mais c?est le naturalisme au sens le plus strict du mot. A tel point qu?elle se présente, á côté de la peinture d?imitation baptisée ?naturalisme?, sous forme de nature reproduisible, qui ne différe en rien des ?prodiges naturels? tels que l?arbre, l?homme, la montagne ou autre.
L?architecture de l?image, n?est donc plus une image au sens académique du mot.
C?est un compagnon actif dans notre vie, le symbole de l?univers, auquel je dois m?attacher, ou contre lequel je dois lutter dans l?intér?t de ma vie.
Elle est un enrichissement et nous contraint á nous enrichir.
L?architecture de l?image a surgi sous nos yeux ? travers la sauce des couleurs et la haie des lignes des ateliers, comme la triple unité de la simplicité, de la sécurité et de la justice. Elle est venue comme représentante de l?époque, et nous a fait découvrir le plan, cet espace pouvant ?tre utilisé de façon réaliste, et les formes d?une foi collective en la vie. L?artiste inspiré s?est arr?té pr?s de la toile et le plus heureux d?entre eux était celui qui avait pu á tel point recevoir l?influence du monde qu?il avait réussi ? faire entrer dans le plan, par son adresse ou ? la sueur de son front, des ?perspetives? l?abusant lui-m?me tout comme son public. Nous savons que, en peignant un tableau, nous ne perçons pas un tunnel ni ne bâtissons une maison. Mais nous bâtissons
une image.
L?architecture de l?image est bâtie non pas vers l?intérieur de plan, mais ? partir du plan. Elle consid?re simplement le plan comme un fondement donné, elle n?ouvre pas une perspective vers l?intérieur, ce qui ne peut jamais ?tre qu?illusoire, mais par ses couleurs et ses formes superposées elle pén?tre dans l?espace réel et, de cette façon, l?image reçoit la possibilité illimitée de la vie de l?image: la perspective naturelle. L?architecture de l?image, tout comme l?achitecture en général, compte sur les lois de la pesanteur et de la chimie. La perspective qui naît entre les formes et les couleurs n?est pas due ? ce que les corps représentés sont apparemment bâtis l?un derri?re l?autre, mais elle vient de la propre matériaité des couleurs et des formes planes présentes. C?est pour cette raison que les couleurs et les formes vivent, elles vivent leur propres vie réelle, contairement á la décoration par la couleur et la forme, – comme les critique nommeront cet art. La décoration est le remplissage du plan, l?architecture de l?image est la construction sur le plan. C?est pourquoi nos images ne sont pas comme si, mais elles sont comme elles sont. Elles influent directement, et cet affet ne s?exerce jamais comme si le portrait ou le paysage copié ou la contruction la plus récente d?une illusion de machine voulaient prendre la parole, ou fleurir, ou s?ébranler. Et c?est pourquoi notre art est une création primaire, et nous, pareillement ? tout architecte, nous partons de notre propre domaine, le plan, comme d?une page vers l?espace, comme ceux qui ne veulent plus servir le monde, mais l?adapter ? leur propre image.
Et non par la tactique, comme les politiciens, ni par la technique, comme les suceurs de crayon et les esclaves du pinceau.
C?est l?art n?a pas besoin de technique. La technique c?est la routine, et la routine c?est le déplacement en surface. Exactement le contraire de l?art.
L?architecture de l?image rejette toutes les écoles, et m?me notre propre scolatiré.
L?architecture de l?image n?a pas de préférence pour telle mati?re ou tels outils, elle consid?re que toutes les mati?res et tous les outils lui conviennent pour s?exprimer ? travers eux.
L?architecture de l?image ne fait pas de psychologie.
L?architecture de l?image ne veut rien.
L?architecture de l?image veut tout.
L?architecture de l?image s?est libérée des bras de ?l?art? et a franchi Dada.
L?architecture de l?image se croit le commencement d?un monde nouveau.
L?architecture de l?image ne veut pas vraiment s?installer dans la chambre.
L?architecture de l?image veut ?tre la chambre m?me, la maison m?me, elle veut m?me ?tre ta vie la plus personnelle.
L?architecture de l?image est simple comme la semelle d?une botte, mais c?est quand m?me la racine de la perfection.
L?architecture de l?image est ennemie de tout art, car c?est seulement, d?elle que peut partir l?art.
L?architecture de l?image c?est: 2×2=4
L?architecture de l?image, c?est alfa.
L?architecture de l?image a tué les zigzags maniérés et le bariolage idyllique.
L?architecture de l?image voit une spirale infinie m?me en la droite.
L?architecture de l?image a placé le spectre dans le blanc et le noir.
L?architecture de l?image se dit le zénith humain.
L?architecture de l?image ne veut pas mourir sur le mur.
L?architecture de l?image veut ?tre aussi une ville de dimensions américaines, un phare, un sanatorium pour tuberculeux et une f?te populaire.
Car l?architecture de l?image est un art, quant ? l?art c?est la création, et la création c?est tout.
(MADI art periodical No1)